Les poupées japonaises traditionnelles à connaître

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Comment manger au Japon dans les règles de l'art ? Vous lisez Les poupées japonaises traditionnelles à connaître 8 minutes Suivant l’Histoire de l’éventail japonais

Au Japon, les figurines et poupées sont très populaires et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, elles n'ont rien à voir avec l'engouement et la tendance des animés japonais et mangas modernes.

En effet, les poupées japonaises traditionnelles occupent une place importante dans la culture nippone depuis la nuit des temps et peuvent être assimilées à de véritables œuvres d'art. Elles sont le résultat de nombreux siècles d'innovation, de création et de raffinement. Un art japonais traditionnel qui n'a cessé d'évoluer.

Nous vous avons écrit un petit guide sur l'histoire, le style et les particularités des poupées japonaises que vous pouvez trouver au pays du Soleil-levant. 

La poupée japonaise Kokeshi

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Les poupées Kokeshi sont des poupées en bois constituées d'un corps cylindrique et d'une tête ronde. Les premières créations de Kokeshi remontent à 150 ans et trouvent leur origine dans la région de Tohoku, au nord de l'archipel du Japon. Ces poupées étaient alors sculptées par des artisans du bois, peintes avec des motifs fleuris puis recouvertes de laque.

À l'époque, les poupées Kokeshi servaient de jouet pour les enfants et de souvenir pour les touristes japonais. Cette figurine en bois a une histoire et une signification très paradoxale. Le mot kokeshi signifie "faire disparaître l'enfant" et nous allons comprendre pourquoi. Dans les périodes sombres où la misère s'abattait sur un village, les femmes se voyaient obligées de tuer leurs propres enfants pour ne pas les condamner à mourir de faim. À chaque enfant tué, une poupée Kokeshi était sculptée en sa mémoire. Ainsi, personne ne pouvait oublier le sacrifice de ces enfants pour la survie du village. 

D'un autre côté, la poupée Kokeshi symbolise le vœu et le désir d'avoir un enfant en bonne santé. Dans la tradition japonaise, ces jolies poupées en bois sont offertes à une personne en signe d'amitié ou d'amour.

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La poupée japonaise Daruma

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Le Daruma est une figurine porte-bonheur très populaire au Japon et très prisée par les touristes qui adorent en acheter en souvenir. Cette étrange poupée de forme arrondie, sans bras ni jambes, est une représentation du fondateur du bouddhisme zen, le légendaire Bodhidharma. La légende raconte que cet homme est entré en méditation pendant 9 ans consécutif, il s'était coupé les paupières pour ne pas s'endormir et ses membres se sont atrophiés à force de ne pas bouger. 

La poupée Daruma est un porte-bonheur qui permet d’exaucer un seul vœu. Quand vous acheter un Daruma, ses yeux sont vides. Au moment de faire votre vœu, vous devez peindre le premier œil puis déposer la figurine en évidence afin de la voir tous les jours. Une fois votre vœu exaucé, vous pouvez peindre le deuxième œil et reformuler un autre vœu avec un autre Daruma.

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La poupée japonaise Hina

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Les poupées ornementales Hina datent de la période Heian (794 - 1185) et sont intimement liées à la fête des filles, ou Hina Matsuri, qui a lieu chaque année le 3 mars. Cette célébration provient d'une ancienne coutume de l'époque Heian où la noblesse offrait au couple impérial des figurines qui représentaient la cour et qui protégeaient des mauvais esprits.

De nos jours, le 3 mars est célébrée comme un anniversaire pour chaque petite fille du pays. A cette occasion, la famille lui offre une nouvelle poupée Hina qui viendra s'ajouter à la collection familiale. Les poupées peuvent représenter le couple impérial, des courtisanes, des musiciens, des ministres et des samouraïs. Selon les moyens de la famille, cette collection peut compter jusqu'à 15 poupées qui sont disposées sur une plateforme (hina dan) recouverte d'un tapis rouge (dankake) selon un ordre hiérarchique précis. Cet ordre peut varier en fonction de la région du Japon, mais l'Empereur et sa femme seront toujours placés au sommet.

La poupée japonaise Musha

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Les poupées Musha représentent des guerriers et des guerrières qui peuvent être à l'effigie de l'Empereur, de l'Impératrice, des premiers ministres et des samouraï ou bien de personnages de contes de fée. La confection de ces poupées guerrières est minutieuse et de grande qualité, avec un sens du détails impressionnant puisque ces figurines représentent des hommes et des femmes en armure complète, avec des casques, des armes et parfois même des chevaux. Certaines versions de la poupée Musha peuvent arborer des traits enfantins contrastant fortement avec l'image du guerrier. 

La poupée Musha est fortement liée à la fête des garçons célébrée le 5 mai et qui porte le nom de Tango No Sekku. Les jours qui précèdent le 5 mai, ces poupées représentant des héros militaires et mythiques sont exposées sur une petite estrade à trois niveaux recouverte d'un tissu vert.

La poupée japonaise Gosho

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Les poupées Gosho représentent des bébés potelés avec une grosse tête ronde, des petits membres et une peau très blanche. Ces poupées peuvent être complètement nues ou bien habiller de beaux vêtements complexes, avec des  accessoires et une coupe de cheveux typique de l'ère d'Edo (1603 - 1868). 

La poupée Gosho, littéralement "poupée de palais", était fabriquée pour la cour impériale afin d'être offerte au nom de l'Empereur à chaque émissaire qui venait rendre une visite de courtoisie au palais impérial. Ces poupées potelées étaient considérées comme des cadeaux de bonne augure, de protection et de fertilité. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la poupée Gosho n'est pas en porcelaine mais fabriquée à partir d'un mélange de pâte de riz et de coquilles d’huîtres concassées.

La poupée japonaise Kimekomi

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Kimekomi se réfère avant tout à une technique de fabrication de poupées japonaises. Les poupées sont sculptées dans du bois et décorées de morceaux de tissus. La technique consiste à entailler le bout de bois pour y enfoncer les bords du tissu directement collé sur le corps en bois. La tête et les mains sont recouvertes de gofun, une pâte blanche obtenue en mélangeant de la poudre fine de coquille d'huître et de la colle. Les cheveux peuvent être taillés dans le bois ou rajouter sous forme de perruque. 

Les poupées Kimekomi ont été créées à Kyoto dans les années 1700 et la légende raconte que c'est un serviteur travaillant au temple Kamigamo qui fabriqua cette poupée à partir de chutes de tissu et de bois de saule trouvé au bord de la rivière Kamo. A l'origine, les poupées portaient le nom de Kamigamo en référence à ce temple. Ce n'est que plus tard qu'elles furent désignées par le même terme qui désignait la technique de fabrication, Kimekomi. Cette poupée en bois est très populaire au Japon, il existe d'ailleurs des kits de fabrication de poupée Kimekomi pour les loisirs créatifs.

La poupée japonaise Karakuri

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Les poupées Karakuri sont des poupées automates très en vogue pendant la période d'Edo. Elles sont le résultat étonnant d'une grande maîtrise artistique, d'une virtuosité technique et d'une touche de fantaisie à la japonaise. Sous de beaux vêtements en soie, cette poupée mécanique cache tout un système de ressorts et de rouages qui permettent de lui donner vie. 

Ces poupées portent aussi le nom de zashiki karakuri, littéralement "poupée automate de chambre". Elles étaient conçues pour distraire et amuser les invités lors de banquets à la cour impériale, chez les commerçants ou tout simplement dans le salon privé de riches Japonais. 

La poupée Karakuri la plus populaire est sans doute l'automate serveur de thé. Cette poupée tend devant elle un plateau sur lequel on peut venir déposer sa tasse de thé. Une fois la tasse posée, l'automate se met en route et avance vers l'invité en faisant des petits mouvements de tête. Quand on retire la tasse du plateau, l'automate s'arrête et, si l'on dépose à nouveau la tasse, celui-ci fait demi-tour et la remporte vers l'hôte.

La marionnette japonaise Bunraku

marionnette japonaise bunkaru

Le théâtre de marionnettes japonais débute à l'époque Azuchi Momoyama (1573-1603). Les marionnettes Bunkaru sont soigneusement sculptées dans le bois et peintes à la main. Quant à la tête et aux mains, elles sont réalisées par des spécialistes, des maîtres-sculpteurs de têtes, en raison de leur grande complexité. En effet, la conception de la tête doit permettre au visage de changer d'expression au cours du récit, pouvant ainsi passer de la tête angélique d'une jeune fille au visage terrifiant d'un démon. 

Les marionnettes principales sont très hautes (de 1m20 à 1m50) et très lourdes, elle requiert l'intervention de trois personnes pour la faire fonctionner. Un premier marionnettiste contrôle la tête et le bras droit, le deuxième marionnettiste manipule la main gauche et le troisième bouge les pieds et les jambes de la marionnette. Cette organisation nécessite une excellente coordination afin de donner un mouvement naturel à la poupée. Les marionnettes représentant des personnages secondaires peuvent être plus simples et manipulées par une seule personne.

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