Les religions au Japon

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Pays des traditions et de la spiritualité, le Japon est connu pour ses nombreuses superstitions et ses valeurs ancestrales issues du shintoïsme et du bouddhisme.

Si le shintoïsme est la principale religion au Japon, c’est aussi la plus ancienne. Ses croyances animistes et son profond respect pour la nature imprègnent largement la culture nippone. Le bouddhisme quant à lui, venu tout droit de Chine est un des fondements de la langue écrite japonaise. Ses valeurs sont adoptées par la plupart des habitants de l’archipel. Enfin, le christianisme importé d’Europe plus tardivement représente la troisième religion la plus pratiquée au Pays du Soleil Levant.

Découvrez sans plus attendre les principales religions au Japon.

Le shintoïsme, religion dominante au Japon

shintoïsme japon

La sanctuaire d'Itsukushima. Crédits : Jordy Meow

« Shinto » signifie littéralement « la voie des dieux ». Cette religion polithéiste issue de la mythologie est fondée sur les croyances et rituels datant du Japon ancien. Elle se distingue par le caractère sacré de la nature et le culte des divinités japonaises ou kamis.

Parmi les pratiques shintoïstes, le rite de purification est essentiel pour nettoyer le corps et l’esprit. A l’ère Meiji, le shintoïsme devient la religion officielle du pays. De nombreux sanctuaires s’érigent au Japon, afin d’honorer les kamis. L’idéologie shinto compte aujourd’hui plus de 90 millions d’adeptes.

👺 Les kamis, divinités japonaises

Kamis

Image inspirée par le Shinto et les Kamis. Crédits : DreadJim sur DeviantArt

Ce sont des dieux, des êtres surnaturels ou des esprits issus des croyances shinto qui se cachent partout sous différentes formes. Ils sont parfois susceptibles, aussi, l’Homme se doit de ne pas les offenser.

Au Japon, il existe une infinité de kamis : les animaux, les éléments naturels tels que l’eau, le vent, le soleil, les forces créatrices ainsi que les esprits des grands chefs défunts sont des divinités vénérées. Les plus connus sont Izanami et Izanagi, dieux de la création de l’univers, Amaterasu, déesse du soleil, Tsukuyomi, dieu de la lune, Susanoo, divinité des tempêtes.

🇯🇵 Le shintoïsme d’État 

Il s’agit de la religion officielle du pays, adoptée par le gouvernement japonais à l’ère Meiji et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Portant un caractère nationaliste, le shintoïsme d’état s’oppose au bouddhisme, importé de Chine. Les prêtres shinto deviennent des agents de l’État pour instaurer la religion établie par les autorités. L’empereur du Japon est alors considéré comme une divinité suprême que l’on vénère. 

⛩ Les sanctuaires shintô

sanctuaires shintô

Source : Pixabay

Véritables lieux de cultes, les sanctuaires shinto servent à honorer les kamis. On s’y rend pour célébrer les grandes fêtes populaires comme les matsuri, le Nouvel An, pour implorer la santé, la bonne fortune ou encore pour y voir certaines activités traditionnelles comme la danse, le théâtre no ou le sumo.

Généralement, ils comportent un portail en bois nommé tori, de couleur rouge-orangé qui sépare l’enceinte sacrée du monde profane. L’entrée est surveillée par des statuts de chiens-lions (Komainu) et se poursuit par un chemin bordé de lanternes qui mène au bâtiment principal. Dans l’allée, le chozuya est le bassin ou la fontaine qui permet de se purifier avant d’entrer dans le lieu sacré. Il convient de se laver les mains et de se rincer la bouche selon le rituel Oharai. Le sanctuaire comprend un hall appelé honden et une salle pour les offrandes (haiden).

Aujourd’hui l’on compte plus de 100 000 sanctuaires répartis dans tout le Japon. Ils sont souvent appelés jinja, et parfois Jingu ou Taisha. Le plus souvent ces lieux de prières sont représentés par un simple autel pour laisser les offrandes au kami ainsi qu’un objet représentant la divinité. Le sanctuaire d’Ise où vit la déesse du soleil Amaterasu est le plus sacré du Japon. Il est connu pour avoir recueilli le miroir sacré de l’empereur. Le Fushimi Inari dédié à la déesse des céréales et du commerce est également très populaire avec ses statues de renards.

👹 Le bouddhisme à la sauce nippone

Bouddhisme Japonais

Ushiku, Le plus grand Bouddha du monde. Source : kanpai.fr

Originaire d’Inde, le courant bouddhisme s’est largement répandu en Asie. Associant pratiques méditatives, rituels d’offrandes, prière et philosophie pour atteindre l’éveil spirituel, elle représente la 4e religion la plus pratiquée au monde.

Au cours du 5e et 6e siècle, la religion s’introduit au Japon sous l’influence de la Chine et de la Corée. Il se mélange alors aux croyances de la religion shinto et Bouddha prend le nom d’Amida Butsu. De l’époque Nara à aujourd’hui, on distingue 3 principaux courants et 6 grandes écoles.

🙏 L'évolution du bouddhisme au Japon

Les périodes Asuka et Nara marquent l’arrivée et le développement du bouddhisme dans l’archipel. La religion se heurte rapidement au shintoïsme. Adopté par le clan des Soga et la Cour, le bouddhisme est promu religion d’État en 592.

Au début du 7e siècle, le bouddhisme est en plein essor sous le rayonnement du prince Shotoku Taishi. C’est la religion des lettres. Par ailleurs, de nombreux temples sont construits au Japon.

3 principaux courants du bouddhisme

3 principaux courants du bouddhisme 1 : Hinayana (crédits: Dung Tran, medium.com) / 2 : Mahayana (crédits: Metropolital Museum of Art) / 3 : Vajrayana (crédits: Collection of Rubin Museum of Art)

Au fil des époques, de nouveaux courants de pensée émergent donnant naissance à différentes écoles. Toutes sont rattachées à l’un des 3 principaux courants du bouddhisme (Hinayana, mahayana et vajrayana). Shingon et Tendai fondée à l’époque Heian, sont particulièrement renommées aujourd’hui ainsi que les écoles de l’ère Kamatura qui prônent le Sutra de la Terre Pure ou du Lotus.

De même, le bouddhisme Zen, une branche du bouddhisme mahayana, fondé sur la méditation est toujours très pratiqué au Japon.

👴 Les temples bouddhistes

temples bouddhistesShi Tennô-ji, le plus vieux temple bouddhiste du Japon. Source : horizonsdujapon.com crédits : Angelo di Genova

Tout comme les sanctuaires shinto, ils sont très nombreux au Japon et partagent souvent les mêmes lieux. On les reconnaît par le suffixe -ji ou -dera qui termine leur nom.

Leur architecture présente des similitudes avec celles des sanctuaires, toutefois, les temples se distinguent à leur style plus sobre, leur porte en bois caractéristique (mon), leur pagode (to) et à leurs statues de Bouddha.

Les statues situées à l’entrée sont des gardiens de forme humanoïdes qui écartent les démons du lieu sacré. A noter que l’on peut aussi retrouver un tori et un komainu à l’entrée de certains temples.

De même, certains sanctuaires disposent d’un mon. Les temples se composent de plusieurs bâtiments comportant la salle dorée (kondo) avec les statues sacrées ainsi que des salles pour méditer, conserver les sutras, enseigner et autres espaces caractéristiques comme le jardin. Le Kinkaku-ji est un temple bouddhiste très célèbre pour ces superbes façades recouvertes d’or.

🤔 Le syncrétisme shinto-bouddhiste, késako ?

La fusion de la religion bouddhiste avec le culte des kamis shinto mène à ce que l’on appelle le syncrétisme shinto-bouddhiste.

Au Japon il n’est pas rare de pratiquer ces deux religions en même temps. Les événements célébrant à la vie étant plutôt réservés au culte shintoïste et les rites funéraires au bouddhisme. Il en résulte des temples abritant des sanctuaires nommés jisha ainsi que des sanctuaires cohabitant avec des temples (jingu-ji).

A la fin du 19e siècle, le mélange des deux religions est interdit et les jingu-ji se séparent de leurs statues bouddhiques et détruisent des bâtiments au détriment du patrimoine culturel.

📿 Le christianisme, importé d'Europe

Le christianisme japon

Les martyrs chrétiens de Nagasaki (peinture japonaise du 16e siècle). Source : cath.ch

Si le christianisme est la religion qui compte le plus de pratiquants sur la planète, il ne représente qu’une minorité de la population au Japon.

Importé dans l’archipel par les missionnaires catholiques portugais et espagnols au milieu du 16e siècle, le christianisme a vite été abandonné sous les menaces de persécution.

En effet, le shogunat Tokugawa voyant en cette religion un danger politique, interdit le christianisme dans le pays. Les missionnaires européens sont chassés du pays et les chrétiens japonais sont obligés de se cacher pour pratiquer leur foi sous peine d’être torturés et exécutés jusqu’à la fin du 19e siècle.

Ce n’est qu’à l’ère Meji, que le christianisme fut officiellement autorisé. Il fait aujourd’hui partie de la culture japonaise à travers l’enseignement scolaire, les arts et certains événements catholiques comme Noël célébré au Japon.

De même, de nombreux Japonais choisissent le mariage à l’Occidentale et ses traditions chrétiennes. Toutefois, le christianisme bien qu’ayant une image positive reste bien en marge du bouddhisme et du shintoïsme.

👺 La religion à travers les fêtes et Matsuri

Matsuri festivals

2016 Sanja Matsuri Tokyo. Source : Unsplash.com

Si vous allez au Japon, les matsuri sont les festivals traditionnels japonais à ne pas manquer. Le plus souvent, ils sont associés aux fêtes religieuses shinto.

Chaque ville ou village possède son matsuri et honore un dieu. Les festivals sont précédés par des rituels où les croyants se purifient par des périodes d’abstinence et des bains.

Lors de la cérémonie sacrée, le prêtre invite la divinité à descendre dans la relique du sanctuaire. Les fidèles déposent des offrandes pour la remercier ou lui demander sa protection, puis s’en suit la procession qui défile dans les rues pour bénir les habitants. C’est aussi l’occasion de prier pour les ancêtres.

Les matsuri sont accompagnés de festivités. On y mange des spécialités japonaises et l’on peut participer à des activités ludiques à travers les nombreux stands. Ces événements populaires sont animés par le folklore local, les danses traditionnelles, les représentations de théâtre et les feux d’artifice.

A travers le folklore, la spiritualité et les traditions, les religions au Japon font partie intégrante de la culture locale. Si le christianisme a apporté une certaine influence dans la société nippone, le culte shintoïste des kamis et le bouddhisme sont omniprésents dans l’archipel.

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ALIBERT

ALIBERT

Quel manga ou bande dessinée et films me conseillerez-vous pour mieux connaître l’esprit spirituel des japonais ? le judo aide-t-il à ce domaine-là aussi ou pas ? Je suis judoka et je cherche à mieux comprendre la culture japonaise aujourd’hui en 2023 ?

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